J’aimerais qu’on ne puisse considérer l’oeuvre indépendamment du lieu dans lequel est s’est élaborée.
Ici, un sous-bois; je me suis demandé en quoi il était si différent de tous ceux que j’avais visité en France
ou ailleurs.
Qu’avait-il de si particulier? Peut-être rien.
Mais peut-être fallait-il chercher ce qui le relie à tous les autres sous-bois; trouver ce à quoi il fait écho
dans notre imaginaire.
Un lieu fermé, intimiste. Des arbres comme les colonnes d’une architecture naturelle.
Un toit de matière végétale vibrant au vent. De rares percées obliques de lumière; parfois visibles comme
des traits.
Une cathédrale. Un lieu secret; lieu de tout les secrets et cachettes; propice à l’irrationnel, aux dérives.
J’ai voulu une intervention tendue qui joue des variations de lumière et d’atmosphère du site. Comme un nuage,
une brume.
Un plan sensiblement horizontal doublement incurvé, qui tranche avec les verticales des arbres et dont la perception varie
en fonction du point de vue.
Un scintillement, une constellation.
Un appel discret aux contes et légendes.
Comme le battement d’une centaine d’ailes de fées.
Tout ceci n’est évidemment qu’un jeu; le jeu qui nous relie à notre environnement et par delà,
à nous-même.